domenica 18 aprile 2010

3 films français lorgnent sur la Palme d'Or



Sélectionnés pour le 63e Festival de Cannes, les réalisateurs Mathieu Amalric, Xavier Beauvois et Bertrand Tavernier peuvent désormais espérer la Palme d'or, tout comme Alejandro González Iñarritu, Mick Leigh, Takeshi Kitano et Doug Liman.

Tous les printemps, l'ensoleillée Croisette de Cannes attire une foule de professionnels de l'industrie du cinéma, de journalistes et de fans, réunis pour le festival de films le plus glamour et le plus prestigieux de la planète. Le compte à rebours pour l'édition 2010, qui aura lieu du 12 au 23 mai, a été donnée dans un hôtel huppé de Paris, jeudi, avec l'annonce des films qui vont concourir pour la convoitée Palme d'or.

Ces dernières années, certains spécialistes ont déploré que la sélection officielle ressemblait à un club exclusif de grands noms habitués du festival (la sélection de 2009 incluait le très souvent primé Pedro Almodovar, Ken Loach, Lars von Trier, Michael Haneke et Quentin Tarantino). Mais, cette année, le directeur du festival, Thierry Frémaux, a voulu montrer que le cinéma "n'est pas seulement un dialogue entre l'Europe et l'Amérique, mais une plateforme globale". La sélection annoncée est en effet éclectique, intrigante et très internationale. Elle mêle une poignée de réalisateurs déjà sacrés à Cannes et du sang neuf, et représente 13 pays.

La France est le pays ayant le plus de films en compétition : le vétéran Bertrand Tavernier revient pour la première fois depuis 1990 avec “La Princesse de Montpensier” ; Xavier Beauvois, pour la dernière fois en compétition en 1995, présentera “Des Hommes et des dieux”; et le chouchou des critiques, l'acteur Mathieu Amalric, sera pour la première fois en compétition en tant que réalisateur avec “Tournée”.

De façon assez surprenante, le seul film américain sélectionné est “Fair Play”, le thriller de Doug Liman sur l'ex-agent de la CIA Valerie Plame et son mari Joseph Wilson. Sans aucun doute le film le plus grand public de la sélection (Liman est connu pour avoir réalisé la trilogie Jason Bourne), il promet aussi, avec Naomi Watts et Sean Penn dans les rôles principaux, le tapis rouge le plus étoilé.

D'autres œuvres américaines très attendues seront projetées hors compétition : le "Robin des bois" revu et corrigé par Ridley Scott, avec Russell Crowe dans le rôle titre ouvrira le festival ; Woody Allen (qui, comme d'habitude, refuse de prendre part à la compétition) dévoilera “You Will Meet a Tall Dark Stranger”, une romance ayant Londres pour décor avec Naomi Watts - encore elle -, Josh Brolin, Antonio Banderas et Anthony Hopkins ; et la suite de "Wall Street" d'Oliver Stone, "Money Never Sleeps", marquera le retour de Michael Douglas sur la Croisette.

Parmi les réalisateurs qui ont déjà glané des prix, et qui espèrent en remporter encore un cette fois, figurent le Britannique Mike Leigh, de retour avec la comédie dramatique "Another Year", l'auteur mexicain Alejandro González Iñarritu, vainqueur du prix du Meilleur réalisateur en 2006 pour "Babel", qui va présenter “Biutiful”, un film mexicain avec Javier Bardem ; Abbas Kiarostami, dont le drame romantique “Copie conforme”, avec Juliette Binoche, est le premier film tourné hors de son pays, l'Iran ; le Russe Nikita Mikhalkov, qui mise sur les plus hautes récompenses avec “Soleil trompeur 2”, une suite du film qui lui a octroyé une seconde place en 1994 ; et le provocateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, dont le dernier film est “Uncle Boonmee Who Can Recall his Past Lives”.

D'autres films en compétition sont ceux de réalisateurs habitués au tourbillon cannois, mais qui n'ont jamais goûté à la victoire : le drame historique algérien “Hors la loi”, du réalisateur français d’origine algérienne Rachid Bouchareb ; “Outrage”, du réalisateur culte japonais Takeshi Kitano ; “Poetry”, un drame coréen de Chang-dong Lee ; et “La Nostra Vita”, de l'Italien Daniele Luchetti.

A l’instar du Français Mathieu Amalric, le réalisateur Im Sang-soo, dont le thriller sur l'adultère “Housemaid” est un remake d'un classique coréen, espère goûter à la gloire de Cannes avec cette première participation. A noter parmi les grands virages opérés cette année, la sélection des films tchadien (“Un homme qui crie”, de Mahamat-Saleh Haroun) et ukrainien (“You, My Joy” de Sergei Loznitsa, une histoire sombre racontant quelques jours de la vie d'un chauffeur routier).

Un nouveau Godard, un jury mené par Tim Burton, et une liste non achevée

Parmi les films concourant pour des prix autres que la Palme d'or, le plus attendu est probablement le dernier film de l'iconoclaste réalisateur de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard. Intitulé énigmatiquement “Socialisme”, le film sera projeté dans la catégorie "Un certain regard", qui présente des œuvres des quatre coins du monde ayant un style et une vision "originaux".

Durant les semaines précédant la conférence de presse, les rumeurs se sont multipliées autour d'une possible sélection des films du Français François Ozon et de l'Américain Terence Malick. Leur omission a suscité des interrogations, mais Frémaux et le président du festival, Gilles Jacob, ont précisé que la liste n'était pas encore complète et que quelques titres seraient rapidement ajoutés. Le comité de sélection de Cannes est constitué d'un petit nombre de professionnels de l'industrie du cinéma et de critiques, dont les noms ne sont pas connus, hormis ceux de Jacob et Frémeaux

Outre les films, le nom des membres du jury ont été annoncés jeudi. Si le réalisateur américain Tim Burton a été désigné président - un choix original -, le jury sera constitué des actrices Kate Beckinsale et Giovanna Mezzogiorno, de l'acteur portoricain Benicio del Toro, des réalisateurs Victor Erice et Shekhar Kapur, du journaliste, scénariste et réalisateur français Emmanuel Carrère et d'Alberto Barbera, directeur du Musée national de cinéma d'Italie.

La sélection officielle du 63e Festival de Cannes, du 12 au 23 mai prochain :

“Tournée”, de Mathieu Amalric (France)
“Des Hommes et des Dieux”, de Xavier Beauvois (France)
“Hors la Loi”, de Rachid Bouchareb (Algérie)
"Biutiful", de Alejandro González Iñárritu (Mexique)
“Un homme qui crie”, de Mahamat-Saleh Haroun (Tchad)
“Housemaid”, de Im Sang-soo (Corée du Sud)
“Copie Conforme”, d'Abbas Kiarostami (Iran)
“Outrage”, de Takeshi Kitano (Japon)
“Poetry”, de Lee Chang-dong (Corée du Sud)
“Another Year”, de Mike Leigh (Grande-Bretagne)
“Fair Game”, de Doug Liman (Etats-Unis)
“You, My Joy”, de Sergei Loznitsa (Ukraine)
“La Nostra Vita”, de Daniele Luchetti (Italie)
“Soleil trompeur 2”, de Nikita Mikhalkov (Russie)
“La Princesse de Montpensier”, de Bertrand Tavernier (France)
“Uncle Boonmee Who Can Recall his Past Lives”, d'Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande)



La comédienne Kristin Scott Thomas lancera la 63e édition du Festival, le 12 mai prochain, en accueillant le président Tim Burton et son jury sur la scène du Palais des Festivals. Elle animera également la cérémonie de clôture au cours de laquelle est annoncée le Palmarès, dimanche 23 mai.
Kristin Scott Thomas reprend le rôle qu’elle avait joué en 1999, succédant à Edouard Baer qui l’a tenu deux années consécutives, en 2008 et 2009.

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