Pour devenir Freelance il faut avoir des solides compétences professionnelles et il faut connaitre la marche a suivre.
De plus, ça coute un peu d'argent et beaucoup d'organisation .. et on est pas vraiment "libre"..
Bonjour la galère !
Voilà les conseils d'un freelance en informatique
Structure juridique
Vous avez le choix entre Entreprise Individuelle et EURL (=SARL unipersonnelle) à l’impôt sur les sociétés, éventuellement SAS unipersonnelle.
En EI, votre patrimoine et celui de la société ne font qu’un.
Tout est simple, vous pouvez même utiliser un compte bancaire perso.
Les clients feront des règlements à votre prénom nom.
En EURL, votre patrimoine et différencié de celui de la société. La société peut avoir un nom commercial. Vous devrez ouvrir un compte bancaire professionnel (payant, autour de 25 € / mois). Les clients feront des règlements au nom de votre société.
Le choix entre les deux structures est fonction de votre CA et bénéfices.
En effet, en EI, vous serez imposé directement sur les revenus (rubrique BNC).
En EURL, vous vous attribuerez un salaire, et vous aurez à payer l’impôt sur les sociétés, puis l’impôts sur les revenus sur le salaire que vous vous serez versé + dividende versé.
L’EURL vous permet alors d’optimiser votre imposition (l’IS est de 15% pour un RN < 38 000 € et 33% au-dessus).
Grosso-modo pour les freelance informatique, en-dessous de 100 000 € de CA HT, ça ne change pas grand chose. Au-delà, il faut mieux privilégier l’EURL.
Il y a des fichiers Excel qui permettent de faire l’optimisation de la rémunération très bien.
Pour l’EI, l’inscription se fait au Centre de Formalité des Entreprises (faites une recherche sur Google, pour les professions libérales souvent c’est à l’URSSAF).
Il y a juste un papier à remplir.
Pour l’EURL, il faudra rédiger des statuts, définir un capital et le déposer en banque avant libération. Tout est expliqué sur le site de l’APCE.
Comptabilité
En EI, vous pouvez vous débrouiller vous-même avec Ciel Compta Libéral (120 €) dans lequel vous saisirez vos dépenses et recettes.
N’utilisez pas un fichier Excel.
Chaque année, vous devez faire valider vos compte par une Association de Gestion Agréé comme APL Opera (225 € / an). Ceci vous évitera des erreurs et d’être imposé à 125% de votre RN.
En EURL, un expert-comptable est nécessaire car c’est + compliqué. Comptez 1500 € / an.
Pour la rédaction des factures, un fichier Excel suffit (une facture doit juste comporter un ensemble de référence obligatoire, comme le SIREN).
Vous pouvez aussi utiliser Ciel Facture.
Trouver des missions
C’est la partie difficile.
De + en + les directions des achats ne travaillent qu’avec des sociétés référencées et il est quasi-impossible pour un freelance d’être référencé.
Vous aurez des offres de missions ou prestations sur HiTechPros (payant). Il y aussi des sites gratuits + ou - sérieux.
Sinon il faut démarcher directement des SSII sur votre secteur de compétence et voir si elles n’ont pas des besoins à sous-traiter.
La SSII prendra en général 15-20% de commission sur la prestation. Donc si le client paye 500 € HT à la SSII, vous facturerez 400 € HT à la SSII.
Les SSII qui prennent plus de 25% de commission sont des voleurs.
Notez que vous aurez plusieurs stratégies de mission : des missions longues durée souvent moins bien payées (par exemple 500 € HT tarif client final pour un développeur) et des missions plus courtes (et svt plus intéressantes) souvent mieux payés à la journée (par exemple 600 € tarif client final pour un développeur). Les missions courtes ont aussi l’avantage de tisser petit à petit un réseau. A vous de faire vos calculs, mais l’intercontrat coute très cher en manque à gagner, donc personnellement je préfère les missions longues.
Notez que bien souvent, même les missions longues durées seront limitées à 3 ans. Les entreprises se protègent du risque de requalification du contrat en limitant les prestations à 2-3 ans. Il faudra donc anticiper la sortie et chercher une autre mission avant que l’échéance n’arrive.
Pour connaitre le bon tarif, au début demandez juste à ce que la règle des 80/20 soit appliquée, et c’est la SSII qui vous donnera le tarif. N’acceptez pas de mission où vous gagnez moins de 350 € HT / jour, quelque soit la durée.
On peut aussi travailler au forfait plutôt qu’en régie, mais c’est très difficile pour un freelance d’obtenir des offres.
Personnellement, je n’ai jamais eu d’intercontrat quand j’étais salarié en SSII et jamais non plus en freelance. C’est un bon indicateur je pense. Si déjà en SSII vous avez bcp d’intercontrats, c’est mauvais signe et vous aurez probablement la même chose en freelance.
Discrétion
Certains clients n’aiment pas les freelance, qu’ils jugent volage. Si vous êtes en sous-traitance d’une SSII (et très probablement vous le serez), mieux vaut donc taire son statut chez le client final et faire comme si vous étiez salarié de la SSII.
Se faire payer
Le règlement des factures a lieu en général à 30 jours fin de mois. De fait, vous travaillez en janvier, vous émettez votre facture fin janvier et vous serez payé fin février, voir début mars.
Notez que certaines SSII sont des mauvais payeurs et payent systématiquement en retard.
Il est très important de trouver des partenaires fiables et qui ont pignon sur rue, car travaillez c’est bien, mais être payé c’est quand même le + important.
Les faillites de SSII ça arrive, et si vous avez trop de décalage dans le payement de vos factures, ça peut vous couter deux mois de facturation perdue.
Vérifiez toujours le sérieux de la SSII sur societe.com et aller dans leur locaux. Ne rien négocier à distance.
Charges sociales
Vous aurez très rapidement à payer les cotisations URSSAF et RSI. Rassurez-vous (!), ça arrive directement dans votre boite aux lettres.
Elles sont calculées selon les chiffres N-1 voir N-2 et donc les deux premières années, vos charges seront artificiellement basses (cotisations forfaitaires) et votre bénéfice artificiellement haut.
En EI, il est possible d’écrire aux URSSAF pour demander une modulation des cotisations du travailleurs indépendant, en fonction de votre bénéfice prévisionnel (faîtes une recherche Google). Je vous le conseille fortement.
En EURL, voir avec l’expert-comptable, il doit être possible de passer des provisions pour charge.
Les frais
Vous avez intérêt à passer un maximum de frais dans votre société, pour diminuer la base imposable. Téléphone, Internet, Ordinateur, une partie du loyer, véhicule, hop, en frais. Tout doit être justifiable. Notez que les costumes ne peuvent pas passer en frais.
Pour le véhicule, vous avez le choix entre le classique frais réelle ou barème kilométrique. Mon expérience c’est que le barème est avantageux pour les grosses cylindrés et défavorables sinon, spécialement pour les motos. C’est ce qui explique que certains freelance s’achètent d’occasion des énormes BMW… C’est pas forcément pour la frime, c’est pour le barème kilométrique…
Le chômage et les vacances
Il n’y a évidemment pas de chomage si vous êtes freelance.
Un journée travaillée = une journée facturée, c’est aussi simple.
Si vous êtes malades ou faîtes un pont, ou jour férié, ou vacances, vous n’êtes pas payé.
Sécurité sociale (RSI) et Mutuelle Madelin.
En Freelance, votre sécurité sociale c’est le RSI.
Il faudra compléter par une mutuelle. Une partie des frais de mutuelle peut passer en frais dans votre comptabilité si votre mutuelle est dîtes de type professionnelle "Madelin" (faîtes une recherche sur Google).
Retraite complémentaire (CIPAV) et Retraite Madelin
Pour la retraite complémentaire, vous cotiserez à la CIPAV. Ils ont la réputation d’être injoignable autrement que par lettre avec AR. Ils oublient aussi parfois des cotisants (priez que ce soit votre cas). :-)
Vous pouvez compléter par des cotisations volontaires à des contrats retraite Madelin.
C’est l’équivalent des contrats PERCO en moins bien car les sommes ne sont pas déblocables avant la retraite (contrairement au PERCO où les sommes sont déblocables si achat de la RP).
En résumé de part l’effet tunnel c’est de la me### sauf si vous avez 55 ans.
Se loger ou faire un prêt
Les assurances loyers impayés refusent les freelance et les agences refusent les candidats qui sont refusés par l’assurance loyer impayé.
Autant dire que vous serez exclu de 90% du parc locatif en IDF.
Vous avez donc intérêt à aimer votre logement actuel, car une fois freelance c’est une galère sans nom pour en changer.
Personnellement j’ai du carrément faire des faux papiers de salariés. :-) D’autre acceptent de mettre sous un compte bloqué 12 mois de loyers en "garantie".
Même chose pour un prêt bancaire, ou souvent la banque exigera 3 années d’exercice complet pour prendre en considération vos revenus. Il y a des exceptions, notamment le Crédit Foncier qui accepte à partir de 2 ans. (de ce que j’en sais)
Rémunération espérée
Tout va dépendre du nbr de jour facturé dans l’année.
Si vous travaillez bcp (personnellement je suis à 230 jours / an au moins), vous pouvez gagner (en tenant compte des charges et impôts) facilement 50% de + qu’en étant salarié.
Faire carrière en freelance
Les postes d’encadrement étant souvent réservés aux internes, en tant que freelance, vous serez limité à des postes d’exécutants, d’expertise, de chef de projet, d’ AMOA ou de MOA.
Il y a parfois des postes d’encadrement de petites équipes (4 personnes). Les postes d’encadrement de moyennes ou grandes équipes (> 10) sont rares.
De fait, si votre but c’est de finir DSI, mieux vaut ne pas vous mettre freelance, ou ne pas y rester trop longtemps.
Quitter son emploi actuel ou rester sur la même mission?
A vous de jouer ! Notez que vous pouvez demander un congé sabbatique (qui peut être refusé) pour faire tester le statut freelance et revenir dans votre société en tant que salarié si celui-ci ne convient pas.
On trouve aussi des collaborateurs qui sont en mission depuis 1 an, et restent sur la même mission avec la même SSII, tout en passant freelance.
En général la SSII grince des dents (elle marge moins sur un freelance qu’un salarié), mais si vous êtes indispensable chez le client, ça se fait…
A vous de jouer !!!