Elle perd sa mère à l’âge de neuf ans et son père, chirurgien renommé, se remarie quatre ans plus tard.
Sa belle-mère, une chanteuse lyrique avec laquelle elle noue une relation compliquée, lui présente Alfred Wolfsohn qui apparait dans son œuvre sous le pseudonyme d’Amadeus Daberlohn.
Celui-ci la séduit et elle tombe amoureuse.
Une relation qui offrira à Charlotte une reconnaissance qui la guidera et affermira sa confiance en elle.
Elle est admise à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin, mais la quitte après qu’on lui ait refusé un prix du fait de sa judéité.
Son père est interné dans un camp en 1936.
Deux ans plus tard, elle est envoyée en France à Villefranche-Sur-Mer pour rejoindre ses grands-parents.
Ils sont accueillis par une riche américaine, Ottilie Moore, qui sauvera plusieurs enfants juifs des griffes de la Gestapo.
La vie de Charlotte Salomon est marquée par la persécution nazie, mais aussi par la révélation de plusieurs suicides dans sa famille, tous féminins (dont celui de sa mère qu’on lui avait dit morte de maladie), ce qu’elle apprend seulement en 1939, peu après celui de sa grand-mère.
Une révélation qui la plonge dans une grave crise existentielle et qui donne lieu à ce geste artistique : contrer le désespoir en racontant son histoire.
Entre 1940 et 1942, exilée au sud de la France chez ses grands-parents, elle peint plus de 1300 gouaches de petit format qui racontent l’histoire de Charlotte Kann, son histoire et celle de son temps.
Intitulée « Vie? ou Théâtre? », l’œuvre est composée de trois parties, comme un opéra peint, écrit et chanté.
Un geste de remémoration, de résilience artistique, de survie prémonitoire : « afin de recréer les profondeurs de son être », dans lequel elle intègre des textes, des citations littéraires et des créations musicales.
La première image de la série représente le suicide de sa tante en 1913, dont elle porte le prénom, et la dernière la représente elle-même face à la mer, le titre de son ouvrage écrit sur son dos.
L’œuvre entière est peinte à l’aide des trois couleurs primaires bleu, rouge et jaune sur papier et calques.
Un travail artistique intime et personnel, la transcription d’une vie intérieure, de la fillette à la jeune femme, mais aussi un témoignage historique sur cette période noire.
Charlotte épouse Alexandre Nagler, un juif autrichien, en 1943.
Ils sont dénoncés peu après.
Enceinte, elle est arrêtée et gazée dès son arrivée à Auschwitz la même année.
Elle a pu confier son travail à un proche aux bons soins de Madame Moore.
Il a ensuite été remis à son père qui l’a légué au Musée juif d’Amsterdam.
1 commento:
Grazie Lili, è vero, è una storia interessante e soprattutto molto tragica; saluti.
Daniela
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