Comment voyager seule quand on est petite, blonde et aventureuse
Ce livre est un amusant carnet de voyage truffé d’anecdotes girly qui donne envie de prendre son sac à dos et partir, comme elle, a l'aventure au Vietnam, en Russie, en Chine, en Inde, en Mongolie, en Malaisie et Singapour, en Thaïlande et Cambodge, en Afrique, au Panama, ou pour les plus classiques États-Unis et pays européens.Le mot de l' éditeur :
Comment voyager dans le delta du Mékong sans être Duras ? Comment se faire des copines qui aiment Poutine ? Comment se débarrasser d’un Indien plus collant qu’un naan au fromage ? Comment passer pour une fille volcanique dans un cratère panaméen ? Comment camper dans le Connemara quand on a une cystite ? C’est à ces questions existentielles – que se pose toute voyageuse en solitaire – et à bien d’autres encore, que ce livre répond avec mordant et autodérision.Qui est Katia Astafieff ?
Née en Lorraine en 1975, biologiste de formation et spécialisée en communication scientifique et technique, l’écriture est devenue sa principale passion avec les voyages.Ses voyages :
Les sommets du Ben Nevis, les sommets de l’ Ecosse, le Mont Emei en Chine, l’Atlas au Maroc, les Tatras en Slovaquie, les monts de Slovénie, des Vosges ou des Alpes, les Rocheuses canadiennes, les volcans islandais…
Les vastes espaces du désert au Maroc, les steppes de Mongolie.
Elle a découvert aussi les forêts de Sibérie , de Bornéo, les traversées des continents en train : le Canada par la Coast to Coast, de Moscou à Hong Kong.
Elle a découvert des villes mythiques, de New York à Kuala Lumpur, de San Francisco à Singapour, de Londres à Saint-Pétersbourg.
Son premier roman, "La Femme de l’ambassadeur", a été publié en 2015.
Son site web : katia-astafieff.fr
Un extrait
« Comment voyager seule… « Adna ? ! »Telle était la question que me posaient sans cesse les femmes russes, incrédules, en découvrant que je voyageais seule.
Seule pour parcourir quelque 12 000 km en train, de Moscou à Hong Kong. Sans raison apparente, si ce n’est pour le seul plaisir de voyager.
Pour le lecteur non-russophone, je précise qu’adna signifie « toute seule ».
J’y avais droit plusieurs fois par jour.
Adna par-ci, adna parlà…
Adna à Moscou, adna dans le Transsibérien, adna à Iekaterinbourg ou adna sur les rives du lac Baïkal.
À force, cela commençait à ressembler à du comique de répétition.
Mais les femmes russes ne sont pas les seules à m’avoir posé de multiples fois cette question.
Il y a aussi les hommes indiens. Ils me regardaient comme une Martienne, une étrange créature venue d’un autre univers, moi, petit être blanc aux cheveux blonds.
De leurs yeux noirs et pénétrants, ils me dévisageaient, me fixaient, me scrutaient pendant des minutes interminables.
Ceux qui parlaient anglais et qui disposaient d’un certain niveau de vie venaient me saluer, me souhaiter la bienvenue et éventuellement me prendre en photo.
Je me trouve ainsi sur les clichés de nombreux illustres inconnus juste croisés dans la rue, qui souhaitaient immortaliser leur rencontre avec une petite blonde étrangère voyageant adna.
Mais les femmes russes et les hommes indiens ne sont pas les seuls à m’avoir demandé : « Vous voyagez… toute seule ? ! Et… vous n’avez pas peur ? » C’était aussi l’interrogation de filles mongoles à la frontière chinoise ou d’un couple de Canadiens dans un train entre Ottawa et Toronto.
En fait, c’est même en français que je l’ai entendu le plus fréquemment.
Pour le non-baroudeur habitué aux vacances au Club Med ou au camping quatre étoiles, cela semble être une hérésie totale.
Qu’une jeune femme, seule, parcourt le monde, pendant des mois, en dehors si possible des sentiers touristiques, est pour certains un objet de fascination, pour d’autres de suspicion.
Il y a la question du pourquoi, et il y a la question du comment.
La principale interrogation reste cependant : « Et vous n’avez pas peur ? »
Comme si une femme seule était forcément une proie facile à échanger contre une poignée de chameaux, donner en offrande à quelques dieux ou manger toute crue comme un sushi.
Pour les personnes qui ont l’habitude de voyager, c’est pourtant maintenant d’une banalité évidente.
Les femmes parcourant le monde en solo ne sont plus forcément de grandes aventurières audacieuses risquant leurs vies pour dé- couvrir de nouveaux horizons.
Tout a déjà été découvert ou presque.
Dans mon cas, même si j’ai l’âme aventureuse et que je ressens l’appel de la route, je ne suis pas une grande sportive.
Je ne traverserai jamais l’Atlantique à la rame, je ne ferai jamais le tour du monde en ballon, je n’escaladerai jamais l’Everest, ni même le Mont Blanc.
Je n’ai gravi tout au plus que le Grand Ballon dans les Vosges et le Ben Nevis en Écosse – ce dernier fait tout de même un peu rêver, avec son froid mordant et son épais brouillard, même si au final on atteint en quelques heures seulement son sommet à 1 330 m d’altitude.
On peut aisément faire le tour du monde toute seule, sans être la descendante directe d’Alexandra David-Neel.
Et non, à ma grande déception, je ne suis pas une exploratrice d’exception. «