Fondée en 1794 à partir des saisies révolutionnaires opérées sur les biens des émigrés et des collectivités religieuses, la collection du musée des Beaux Arts de Reims fut placée à l’Hôtel de Ville.
Durant le XIXe siècle, dons et legs de collectionneurs privés, dépôts de l’Etat et achats de la Ville complétèrent progressivement ce fonds.
La Ville de Reims acquit, en 1908, le grand séminaire désaffecté installé dans les bâtiments de l’ancienne abbaye Saint-Denis, pour y transférer le musée en 1913 ; c’est cet emplacement qu’il occupe encore aujourd’hui et qui correspond en partie au palais abbatial du XVIIIe siècle, remanié au XIXe siècle.
Le musée des Beaux-arts de la Ville de Reims conserve l’une des plus prestigieuses collections des musées de France établis en région.
Il illustre ainsi les plus grands mouvements artistiques d’une période allant du XVIe au XXe siècle, à travers peintures, sculptures et aussi mobiliers et objets d’art.
Trop à l’étroit dans le bâtiment actuel, le musée doit déménager dans une architecture conçue par David Chipperfield, à côté des Halles du Boulingrin.
Les collections :
Rez-de-chaussée
Salle Gérard - XXe siècle
Enrichie grâce à la politique d’acquisitions du musée, elle comporte quatre sections qui entretiennent, pour trois d’entre elles, un riche écho avec le patrimoine rémois.Une place importante est donnée à la multiplicité des techniques artistiques : peinture, sculpture, dessin…
Les prémices de la modernité : avec Paul Gauguin, les Nabis et les symbolistes (Edouard Vuillard…) ; le fauvisme (Henri Matisse, Albert Marquet…) ; le cubisme (Louis Marcoussis, André Lhote).
L’Art déco : Paul Jouve, Jean Dunand, François-Louis Schmied…
Le dadaïsme, le Grand Jeu et le surréalisme
Georges Ribemont-Dessaignes, Joseph Sima, Artür Harfaux, Maurice Henry sont les points forts de cette collection.
Dans cette section, un espace dévolu à Maurice Henry, met en valeur toutes les facettes de sa démarche.
Une partie de son fonds d’atelier a été acquis récemment.
L’Abstraction après 1945 : Vieira da Silva, Michel Seuphor, Serge Charchoune, Karl-Jean Longuet…
Chagall, la chute d'Icare
Des dépôts exceptionnels : des œuvres sont déposées par le Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou / CCI : Joseph Sima, Midi ; Jindrich Styrsky, Paysage d’échecs ; Serge Charchoune, Mozart divertimento K.138.
Pour parfaire la section Art déco ont été déposées deux œuvres monumentales de François-Louis Schmied, L’Idole et L’Ile Enchantée, par le Mobilier National.
Depuis l'été 2013, "la salle à manger" d'Emile Gallé est présentée dans un espace spécifique dédié à Henry Vasnier, rappelant l'importance de l'Art nouveau pour ce grand collectionneur et donateur rémois qui militait à la fin du XIXe siècle pour un nouveau musée.
Dans l'escalier d'honneur
Un série de grands formats religieux restaurés, de Jean et Jacques Hélart, est présentée au public et mise en valeur par les couleurs de l'escalier.
Premier étage
Salle Monthelon - Grands formats - XVe-XXe siècles
En attendant un nouveau musée, des peintures de grandes institutions nationales et régionales sont exposées et préfigurent la future salle XXe siècle.Ainsi, du musée national d’Art moderne, sont présentées dans cette salle : L'Apocalypse de Tsuguharu Léonard Foujita, une œuvre impressionnante de Matta, Trans-apparence du Verbe, des peintures de Léon Zack, Composition, d’André Masson, Marécage et de Raoul Ubac, L’Arrière-saison.
La plupart de ces œuvres des collections nationales rappellent la présence incontournable à Reims de l’art de l’entre-deux-guerres et de l’art abstrait des années soixante. De plus, Reims est une ville essentielle pour Tsuguharu Léonard Foujita qui, après avoir été membre de l’Ecole de Paris durant les années vingt, privilégie l’art sacré et se convertit au catholicisme en 1959 en la cathédrale de Reims.
Dans ce cadre, sont présentées trois œuvres du musée d’Art moderne de la Ville de Paris - La Crucifixion, La Descente de croix et L’Apocalypse, illustrant la fin de sa carrière.
Concernant les Années folles et l’Ecole de Paris, deux diptyques monumentaux composés de quatre « grands fonds blancs » déposés par le Conseil général de l’Essonne - son manifeste - mettent en lumière sa capacité à hybrider l’histoire européenne de l’art, la tradition japonaise et les années Art déco.
A voir aussi, sa chapelle Notre-Dame-de-la-Paix qu’il offre en 1966 à la ville et qui se révèle être son testament artistique.
Les toiles peintes des XVe et XVIe siècles exposées initialement dans cette salle vont faire l’objet d’un chantier de restauration exceptionnel et minutieux qui a conduit la Direction du Musée à les décrocher.
Seule L'Indienne de l’artiste contemporain Gérard Garouste réalisée en vis-à-vis de ces toiles est présentée.
Cette œuvre est déposée par le Fonds régional d’Art contemporain Champagne Ardenne dans le cadre d’un partenariat destiné à développer le dialogue art ancien/art contemporain.