Pour 2010, "on redéveloppe" le festival, a expliqué le directeur Bernard Foccroulle le 18 janvier en présentant la 62e édition (1er-21 juillet).
Au menu, cinq productions lyriques dont une création mondiale, le retour du site du Grand-Saint-Jean (pas utilisé par le festival depuis 2006) et l'arrivée en résidence du London Symphony Orchestra.
En 2009, en pleine crise économique, le patron belge du festival avait réduit la programmation lyrique à quatre productions pour faire face aux éventuelles conséquences financières.
En 2009, en pleine crise économique, le patron belge du festival avait réduit la programmation lyrique à quatre productions pour faire face aux éventuelles conséquences financières.
Pour 2010, Bernard Foccroulle se garde tout de même d'en faire trop.
"Ce n'est pas le moment des fuites en avant (...)
On a bien traversé la crise mais je ne suis pas certain qu'elle soit terminée.
Il faut qu'on reste très vigilant et qu'on soit créatif.
"Une création mondiale et le retour au Grand Saint-JeanLe festival 2010 d'Aix-en-Provence sera donc marqué par la création mondiale de "Un retour - El regreso" (4-17 juillet), un opéra de chambre (avec orchestre et choeurs réduits) du compositeur argentin Oscar Strasnoy, né en 1970, avec le chef Roland Hairabedian et son ensemble marseillais Musicatreize dans la fosse, et Thierry Thieû Niang à la mise en scène.
Cette production marquera le retour du festival au domaine du Grand Saint-Jean, à quelques kilomètres au nord d'Aix, où la manifestation n'a pas organisé d'événements depuis 2006. L'oeuvre a été écrite sur un livret de l'Argentin Alberto Manguel d'après son propre roman "El regreso".
Le Grand Saint-Jean devrait désormais accueillir les productions de l'Académie européenne de musique, centre de formation de jeunes artistes du festival, qui lance cette année le réseau européen ENOA (en partenariat avec des structures allemandes, belges, britanniques, norvégiennes et polonaises).Les quatre autres opéras programmés
- Du 1er au 20 juillet, le Théâtre de l'Archevêché accueillera "Don Giovanni" de Mozart, ouvrage dirigé par Louis Langrée (sauf les 18-20 juillet) à la tête de l'Orchestre baroque de Fribourg (Freiburger Barockorchester, FBO) et mis en scène par le Russe Dmitri Tcherniakov, avec le baryton danois Bo Skovhus dans le rôle-titre.
- Toujours au Théâtre de l'Archevêché, du 2 au 13 juillet, le même FBO accompagnera "Alceste" de Gluck, sous la houlette du chef britannique Ivor Bolton et dans une mise en scène de l'Allemand Christof Loy, avec la soprano française Véronique Gens dans le rôle-titre.
- Du 3 au 10 juillet, le Grand Théâtre de Provence accueillera "Le Rossignol" et d'autres fables d'Igor Stravinsky, scénographiées par le célèbre artiste québécois Robert Lepage, avec dans la fosse le Japonais Kazushi Ono à la tête de l'Orchestre de l'Opéra de Lyon.
- Du 16 au 21 juillet, le même Grand Théâtre de Provence accueillera enfin "Pygmalion" et des fragments d'"Hippolyte et Aricie" de Rameau, avec William Christie et ses Arts Florissants, dans une scénographie et une chorégraphie de l'Américaine Trisha Brown, avec la soprano belge Sophie Karthäuser.
L'installation du London Symphony OrchestraAprès quatre années de résidence festivalière pour la Philharmonie de Berlin (2006-2009), le temps du cycle prestigieux et onéreux de la Tétralogie de Wagner, le festival accueille une nouvelle phalange en résidence (2010-2013), celle du London Symphony Orchestra (LSO), connu pour son expérience en pédagogie.
Elle débutera par deux concerts (17 et 18 juillet) dirigés par Sir Colin Davis et la mise sur pied d'une nouvelle formation, l'Orchestre des jeunes du Festival d'Aix, pour clôturer le festival (21 juillet).
Par ailleurs, le festival propose des soirées dédiées aux musiques du monde, avec un hommage au poète palestinien Mahmoud Darwich (1941-2008) le 6 juillet et une rencontre entre musiques du jazz et du Mali le 8 juillet.