venerdì 1 luglio 2016

La saga du Champagne Louis Roederer






Lorsqu’ils fondèrent la maison de Champagne en 1776, les Dubois, père et fils, puis Nicolas Schreider ne se doutaient certainement pas qu’elle deviendrait sous le nom de Louis Roederer, qui était  un neveu, l’une des plus prestigieuses maisons de Champagne..


Que sa célébrissime cuvée Cristal, élaborée pour le tsar Alexandre II, serait le Champagne des rappeurs et des stars de cinéma, que nombre de romanciers, de Truman Capote à Amélie Nothomb, feront figurer le champagne Roederer dans leurs œuvres, que de nombreux cinéastes le mettront en scène et que la famille Rouzaud, propriétaires de la marque, et descendants des fondateurs, à plus de 650 m d’euros, pointerai à la quatrième place du classement 2011 des fortunes du vin réalisé par le magazine Challenges.

Cette extraordinaire saga commence réellement quand en 1833, Louis Roederer reprend la maison fondée par son oncle. 
Louis est un visionnaire. 
Il décide, alors qu’à cette époque le raisin ne coute rien, d’investir dans la vigne en achetant 50 premiers hectares et de les exploiter. 
Son but était de contrôler de A à Z la qualité de son champagne. 
Il sut également  développer les ventes jusqu’en Russie et aux États-Unis ce qui représentaient déjà un total d’environ 1 million de bouteilles.
" Rœderer, Louis. (1809-1870). Bienfaiteur. 
Né à Strasbourg le 6 avril 1809, mort à Souvilly (Eure) le 18 mai 1870. 
Louis Rœderer créa en 1832 la maison de champagne qui porte son nom. 
Il épousa à Sedan en 1838 Louise Félicité Béchet (1817-1854), petite nièce de Jobert-Lucas. 
Il repose à Reims  au Cimetière du Nord
Son fils Louis Rœderer (1845-1880), négociant en vins de Champagne, fut député de Reims, 2e circonscription, de 1877 à 1879, et mourut célibataire. 
Sa soeur Léonie Roederer épousa à Reims en 1859 Jacques Olry, dont les enfants relevèrent le nom de Rœderer. 
Vers la fin du 19e siècle, la belle-sœur de Louis Rœderer, Mme Eugène Rœderer-Boisseau (1824-1897), fonda, dans le quartier de Courlancy, un hospice de vieillards qui porte aujourd’hui le nom de Fondation Rœderer-Boisseau. Elle fit également donation du Cimetière de l’Ouest.




Aujourd'hui la maison Roederer possède en propre 230 ha de vignes utilisés pour ses cuvées dont 37 ha suivent la démarche biodynamique, soit plus de 5 % des surfaces. Douze de ces hectares ont d’ailleurs récemment été rachetés au domaine biodynamique Leclerc-Briant.
La quasi totalité du vignoble est classée en Premiers et Grands Crus. 
Chez Roederer, 70% du raisin utilisé vient de ses propres vignobles. 
C’est donc essentiellement un Champagne de producteur
Il provient des trois zones de production : Montagne de Reims, Côte des Blancs et Vallée de la Marne, rive droite uniquement, ce qui implique un contrôle total de la matière première sur les deux tiers de la production.


Louis Roederer II qui succède en 1870 à son père marque l’histoire de la Maison. 
Il meurt très jeune et laisse l’affaire à sa sœur Léonie et a son époux Jacques Olry
Mais c’est bien à lui, le jeune Louis Roederer, que l’on doit la création de la mythique cuvée Cristal. 


Le tsar Alexandre II, grand amateur du Champagne Roederer demande à la maison de lui réserver la meilleure de ses cuvées sous l’œil expert du sommelier de la cour qui chaque année fait le déplacement jusqu’à Reims pour veiller à sa composition. 
Le tsar exige aussi que sa cuvée personnelle se distingue des autres par des bouteilles en cristal. 
La Maison fait donc appel à un maître verrier flamand pour créer une nouvelle bouteille. 
Pour cette cuvée exceptionnelle, la bouteille traditionnelle verte emmaillotée d’un linge blanc cède ainsi la place à une bouteille de cristal transparente et à fond plat qui sera évidemment revêtue des armoiries impériales.

En 1917, la production de cette cuvée qui connut un succès phénoménal à la cour impériale de Russie s’arrête bien évidemment avec la chute du tsar.  
Elle sera reprise dès 1924 et commercialisée dans le monde entier : même sélection des meilleurs crus du vignoble exclusivement maison (à partir de 55-60 % de pinot noir), même forme de bouteille (légèrement modifiée depuis 2004), seul le cristal a disparu. 
Si autrefois la cuvée était dosé plus fort (100 g/l de sucre contre 10 à 15 g/l aujourd’hui), pour le reste, c’est rigoureusement la même composition.
 
Aux 300.000 exemplaires du fameux Cristal (environ 180€ la bouteille) s’ajoute aujourd’hui toute la gamme Roederer, soit un volume total de 3,8 millions de bouteilles de champagne vendues dans 90 pays en 2011, dont 1,2 en France.



Le fils de Leonie et Jacques Olry, Léon Olry-Roederer (mort en 1932) devra affronter la suite des difficultés entraînées par la perte du marché russe en 1917 et la grave crise du marché américain causée par la politique de prohibition. 
Son épouse, Camille Olry-Roederer, reprendra la Maison qu’elle dirigera pendant 42 ans.



La gamme de Champagne Louis Roederer
Brut Premier : 40% de pinot noir, 40% de chardonnay, 20% de meunier. 
La cuvée Brut Premier est issue des 3 cépages champenois provenant de plus de 40 crus différents. 
C’est un assemblage de 6 années de vendange dont une partie provient de la collection de vins de réserve Louis Roederer élevée en foudre de chêne pendant plusieurs années.
Vintage 2003 : 70% de pinot noir, 30% de chardonnay (30% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Vintage 2004 : 70% de pinot noir, 30% de chardonnay (30% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Rosé Vintage 2004 : 70% de pinot noir, 30% de chardonnay (20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Rosé Vintage 2005 : 66% de pinot noir, 34% de chardonnay (20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Rosé Vintage 2006 : 66% de pinot noir, 34% de chardonnay (20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Rosé Vintage 2007 : 66 % de pinot noir, 34 % de chardonnay (20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Blanc de Blancs 2003 : 100% de chardonnay (15 à 20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Blanc de Blancs 2004 : 100% de chardonnay (15 à 20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Blanc de Blancs 2005 : 100% de chardonnay (15 à 20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Carte Blanche Extra Dry : 40% de pinot noir, 40% de chardonnay, 20% de meunier (5% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Carte Blanche Sec : 40% de pinot noir, 40% de chardonnay, 20% de Meunier (5% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Carte Blanche demi-sec : 40% de pinot noir, 40% de chardonnay, 20% de meunier (5% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes).
Cuvées de prestiges

  • Cristal 2002 : 55% de pinot noir, 45% de chardonnay (20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes) avec bâtonnage hebdomadaire. Pas de fermentation malolactique. La cuvée Cristal est élaborée à partir des grands crus de la Montagne de Reims, la Vallée de la Marne et la Côte des Blancs. Elle bénéficie en moyenne de 5 années de maturation en caves et également d’un repos de 8 mois après dégorgement afin de parfaire sa maturité. Le dosage est adapté à chaque millésime entre 8 et 10 g/l.

  • Cristal Rosé 2002 : 60% de pinot noir, 40% de chardonnay (20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes) avec bâtonnage hebdomadaire. Pas de fermentation malolactique. Pour élaborer ses champagnes rosés, Louis Roederer utilise toujours la méthode de la saignée à l’issue d’une macération à froid pouvant durer 5 à 8 jours en phase liquide. La cuvée Cristal Rosé bénéficie en moyenne de 6 années de maturation en caves et également d’un repos de 8 mois après dégorgement afin de parfaire sa maturité. Le dosage est adapté à chaque millésime entre 8 et 10 g/l.

  • Cristal 2004 : 55% de pinot noir, 45% de chardonnay (20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes) avec bâtonnage hebdomadaire. Pas de fermentation malolactique. La cuvée Cristal est élaborée à partir des grands crus de la Montagne de Reims, la Vallée de la Marne et la Côte des Blancs. Elle bénéficie en moyenne de 5 années de maturation en caves et également d’un repos de 8 mois après dégorgement afin de parfaire sa maturité. Le dosage est adapté à chaque millésime entre 8 et 10 g/l.

  • Cristal Rosé 2004 : 60% de pinot noir, 40% de chardonnay (20% de vins vinifiés sous bois en foudres de chênes) avec bâtonnage hebdomadaire. Pas de fermentation malolactique. Pour élaborer ses champagnes rosés, Louis Roederer utilise toujours la méthode de la saignée à l’issue d’une macération à froid pouvant durer 5 à 8 jours en phase liquide. La cuvée Cristal Rosé bénéficie en moyenne de 6 années de maturation en caves et également d’un repos de 8 mois après dégorgement afin de parfaire sa maturité. Le dosage est adapté à chaque millésime entre 8 et 10 g/l.



Quand Léon Olry-Roederer meurt en 1932, la Maison Roederer est au bord de la faillite. 
La femme de Léon, Camille Olry-Roederer, reprend la maison et consacre les 40 années qui suivent à la remettre en état. 
En 1975, elle passe la main à sa fille, Madame Claude Rouzaud
C’est ainsi que le premier Rouzaud a avoir dirigé la maison est le père de l’actuel PDG, Jean-Claude Rouzaud, aujourd’hui Président du Conseil d’Administration. 
Il a succédé à Camille en 1979. 
On lui doit la mise en œuvre de cette politique de château qui consiste à n’offrir que des vins de très haute gamme, des vins rares et en petites quantités.

C’est également lui qui a développé un véritable empire viticole en investissant en Champagne, à Bordeaux, en Provence, au Portugal et en Californie. 


Il est œnologue de formation (ingénieur Agronome Œnologue de Montpellier) et sans doute l’un des seuls à l’être parmi les grands patrons des maisons champenoises. 
D’ailleurs le magazine britannique Decanter le désigna Homme de l’année en 2001. 
Il fut aussi l’invité régulier de nombreux chefs d’Etat, dont Ronald Reagan et Bill Clinton.

Aux commandes à  38 ans et depuis 2006 du groupe Louis Roederer, une société familiale indépendante, Frédéric Rouzaud, (diplômé en gestion de Paris-Dauphine)  eut la chance d’avoir un père,Jean-Claude Rouzaud, qui sut préparer sa succession. 
Le fils fut d’abord responsable des transactions viticoles de l’agence immobilière Auguste Thouard, bien placé donc pour convaincre son père de reprendre successivement Deutz, le domaine Ott et en 2006, l’aider dans le rachat de Pichon Longueville Comtesse de Lalande (sur le point alors de signer avec les héritiers Hermès). 
Il faut dire que l’équipe qui l’entoure est une véritable task force
 Elle est constituée par l’oenologue Jean-Baptiste Lécaillon (chef de cave) devenu directeur général adjoint, Michel Jeanneau pour le marketing et Frédéric Heidsieck pour l’export. 
Il a su également redynamiser, petit à petit, l’image de Roederer avec un blog, une page Facebook, du mécénat culturel, une fondation, des partenariats avec la Bibliothèque nationale de France et le Palais de Tokyo.



En une trentaine d’années le groupe s’est taillé un véritable empire viticole constitué de propriétés gérées d’une manière indépendante mais partageant toute la même philosophie d’excellence insufflée par la maison mère. 
Selon Frédéric Rouzaud, son PDG, l’objectif est d’être présent dans les plus grands vignobles pour y faire de grands vins :

  • Roederer Estate et Scharffenberger cellars en Californie,
  • Champagne Deutz,
  • Maison Delas dans la vallée du Rhône,
  • Adriano Ramos Pinto et ses vignobles du Douro au Portugal,
  • Domaines Ott en Provence,
  • Château de Pez et château Haut Beauséjour à Bordeaux ( Saint-Estèphe),
  • Pichon Longueville Comtesse de Lalande ( Pauillac) et Bernadotte (Haut Médoc), depuis 2006.

Louis Roederer détient enfin une participation dans la Maison Descaves à Bordeaux à égalité avec le Groupe Duclot.

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