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lunedì 15 novembre 2010

Un livre pour comprendre les Parisiens






A Paris on a besoin d'un manuel pour entrer dans le monde et dans les habitudes des indigènes..

Le livre publié début septembre aux éditions Parigramme, « Paris, Manuel de survie » vous donne toutes les armes pour comprendre (et mieux affronter) les Parisiens, observés dans leur milieu naturel.

Photos :
Terrasse de café de la rue Vieille-du-Temple.
Paris Plage 2009.
Rangée de vélibs au quartier Latin.


Narcissique, entièrement centré sur ses loisirs et sur son propre corps - dans des proportions pouvant devenir délirantes -, le Parisien ne se contente pas de faire la gueule, il en prend soin.

Se sustentant dans des « néo-snacks bio végétariens » et remplissant son panier de légumes improbables livrés par des Amap*, il espère sauver sa peau en même temps que celle de sa (très) chère planète polluée de « boutiques conceptuelles », de « bars thématisés » et d'épiceries fines hors de prix.

Tel est, dans ses grandes lignes, le portrait (cynique, mais drôle) que le journaliste Jean-Laurent Cassely dresse du Parisien dans Paris, Manuel de survie en se livrant selon ses termes à un « jeu de massacre » sur les us et coutumes des habitants de la capitale. Car, par Parisien, il faut entendre : personne résidant dans le 75.

Originaire de Marseille, l'auteur insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un antiparisianisme primaire et qu'il n'y a pas de guerre OM-PSG sous-jacente.
« Il ne faut jamais oublier que les Parisiens ne sont qu'une minorité de provinciaux qui ont réussi, et qu'il n'y a pas plus PARISIEN qu'un néo-parisien converti », tient à souligner Jean-Laurent Cassely.

On est donc loin de la guerre entre la capitale et la province.
Bien loin aussi de l'image mythique de la ville lumière.
Mais finalement assez proche du Parisien tel qu'il aime se montrer en société. Toujours à la pointe de tout !
Jean-Laurent Cassely diagnostique ainsi « un recours quasi névrotique à la nouveauté, qui passe par l'invention de nouveaux concepts en "ing" - fooding, dating, cook dating, snacking - et par la recherche constante de nouveaux lieux alternatifs, de nouvelles références ultrapointues pour définir ses goûts artistiques etc. ».

Peuplée d'une forte densité de cadres célibataires en quête de fun, Paris serait ainsi devenu un vaste « parc d'attractions » où l'on cherche - sans forcément y parvenir - à s'amuser tout le temps. Mais, au final, la ville n'est pas toujours à la hauteur de la prétention de ses habitants.

« C'est une ville hyper conformiste, qui n'est jamais aussi conformiste que lorsqu'elle se veut alternative », conclut l'auteur.
« Devant le lieu réputé le plus inaccessible, il y a toujours un videur, toujours une horde de hypes et des milliards de gens qui font la queue. »

Heureusement, si vous respectez les règles les plus élémentaires rappelées dans le manuel - ne jamais sourire, ne jamais adresser la parole à un inconnu en pleine rue, etc. -, vous devriez être paré pour affronter un grand nombre de situations, parfois des plus cocasses. Mais, surtout, ne riez-pas !

(*) Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne

Les cinq meilleurs « case studies » parisiens :
En guise de cours d'introduction accéléré au parisianisme, Jean-Laurent Cassely propose quelques ballades types dans la capitale :

1. Où observer la quintessence de la boboïtude en action ?

Evidemment, aux abords du canal St-Martin et en particulier entre République, métro Jacques-Bonsergent et le pont de la Grange-aux-Belles.
Les fringues « basiques » hyper conceptuelles, les épiceries et boutiques design éco-responsables ou mode éthique, les petites boutiques hyper pointues de DVD, de CD, de livres illustrés, etc. Tout y est.
C'est un case study à part entière !
Remonter jusqu'à Jaurès pour passer au Point Ephémère est le complément idéal de cette visite.
La même visite est possible à Montmartre/Abbesses. Et Montreuil aussi, enfin certains coins.

2. Où observer le bobo en devenir ?

Par bobo en devenir, il faut comprendre jeune et/ou à la dèche : intermittent, artiste plasticien, graphiste, journaliste, webdesigner.
Un spécimen très repérable dans le nord-est (Jourdain, Belleville, Ménilmontant, Parmentier, Goncourt et Colonel Fabien) ; dans le XVIIIe (Lamarck ou Jules Joffrin), un quartier très fourni en néo-industrialo-bistros, bars thématisés « sans thème », néo-libraires d'ultragauche, salles de concerts pour néo-chansonniers ou minimale post-lo-fi, etc.

3. Où observer un écosystème d'actrices-mannequins ?

Pour trouver des actrices-mannequins parisiennes type petites robes de créateur sympa, des néo-brasseries chics, des ateliers-loft-show room de créateurs : se rendre dans le Haut-Marais (du boulevard Beaumarchais jusqu'au Carreau-du-Temple), un quartier qui est une sorte de réserve de beaux riches.
Tout plein de boutiques conceptuelles et d'épiceries fines hors de prix. Plus de Concept Stores que de PMU.

4. Où observer la vie urbaine du jeune CSP+ ?

Pour observer le jeune urbain CSP+ amateur d'afterwork , de brunchs, de coaching et autres mots en « ing » : de la place du marché St-Honoré jusqu'à Opéra (la Mecque du néo-snack californien healthy, un must), prolongement possible dans le XVIIe (le « bon" » XVIIe, pas le « mauvais ») et dans le XVIe (mais moins drôle).

5. Où observer le Parisien « hard core » ?

Le comble du parisianisme est de ne pas habiter à Paris, mais plutôt une autre capitale comme Berlin, Londres, New York, Shanghai.
Le parisien « hard core » peut aussi être déniché en province, à la campagne, avec un pied à terre à Paris, dans les cas les plus pathologiques...